La crise du coronavirus vient nous rappeler avec force l’imprévisibilité des événements, l’incertitude dans laquelle nous devons évoluer et la difficulté à prévoir notre futur.

Face à ce nouveau paradigme, le manager d’aujourd’hui doit développer une nouvelle posture, une nouvelle façon d’être manager, faute de quoi il prend le risque de s’épuiser, de vivre une forme d’impuissance, de perdre le sens de son action.

Un manager porteur de sens

L’enjeu pour lui est donc d’apprendre à conduire des équipes dans un contexte en évolution rapide où les anciens repères de prévision et d’anticipation ne fonctionnent plus avec des collaborateurs en perte de sens et donc de moins en moins engagés. Il doit apprivoiser pour lui-même et pour ses équipes cette nouvelle normalité encore appelée « new normal » (1) qu’est l’incertitude et la rendre supportable. Il doit devenir « un manager porteur de sens » (2) en créant les conditions de l’engagement de ses collaborateurs autour d’un Pour Quoi, d’une raison d’être mobilisatrice. Il devra s’attacher à donner du sens aux actions du quotidien pour que chacun se sente capable et fier d’apporter sa pierre à l’édifice qu’est l’entreprise.

Un manager qui a appris à se connaître

Pour cela, le manager doit d’abord apprendre à mieux se connaître, à accepter ce qu’il est, reconnaître ses talents, accepter ses erreurs et ses zones d’ombres. Il construira ainsi une estime de soi solide. Il sera centré et aligné quels que soient les événements qu’il rencontre. Il devra également développer sa qualité de présence dans l’ici et maintenant.

Un manager qui a réhabilité sa dimension émotionnelle

En réhabilitant les dimensions émotionnelles, corporelles et spirituelles, il aura alors une plus grande conscience de lui-même, de son environnement et des relations aux autres. Cet « awareness » lui permettra d’être présent à ce qu’il est en train de vivre et de pouvoir le transformer le cas échéant.

En étant conscient de ce qu’il vit, il sera attentif aux signaux d’engagements, de motivation de son équipe et à la « météo » de chacun pour pouvoir ajuster l’information donnée, le mode de travail, le rythme…

Un manager qui expérimente et qui s’attache au processus

Il s’attachera plus à développer l’expérimentation, à examiner les processus, qu’au résultat lui-même.

Si, par exemple, le travail d’une équipe conduit à perdre un client important, le manager s’intéressera avec son équipe à identifier le processus qui a conduit à cette perte, plus qu’à cette perte elle-même.

C’est donc en étudiant le comment de ses actions et de celles de ses équipes qu’il enclenchera un processus d’amélioration continue. Il prendra ainsi la responsabilité de ce qui arrive et retrouvera son pouvoir d’action. Il sera un manager par choix.

Un manager développeur de talents

Fort d’une colonne vertébrale solide, d’une estime de soi renforcée parce qu’il reconnaitra ce qu’il est : ses compétences, ses motivations, ses erreurs et ses réussites, il saura s’ajuster de façon créative aux nouvelles expériences. En se montrant tel qu’il est, en reconnaissant ses erreurs, son humanité, il quittera la posture implicite du « sachant tout » pour prendre celle d’un manager développeur de talent, favorisant l’intelligence collective : un manager coach, un leader, un modèle par sa posture et son éthique qui donne envie de le suivre. Il sera peu à peu un créateur de valeur pour lui-même, pour ses collaborateurs, pour l’entreprise. C’est en choisissant de se mettre, avec authenticité, au service d’un collectif dont il partage les valeurs qu’il pourra pleinement s’épanouir.

En résumé, le manager du futur est conscient de ce qu’il vit, de sa relation aux autres, de sa contribution dans l’équipe et dans l’entreprise pour guider ses équipes dans un chemin de conscience : c’est un leader éclairé.

 

(1)   Corinne SAMAMA « Manager dans un monde sans visibilité : Les 5 nouveaux défis du manager »

(2)   Vincent LENHARDT « Les responsables porteurs de sens »

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